mardi 29 janvier 2013

Gimme The Loot - Adam Leon




Ecrit et réalisé par Adam Leon
Avec : Ty Hickson, Tashiana Washington, Zoë Lescaze...
Musique originale : Nicholas Britell
1h21
Sortie : 2 janvier 2013

8/10

Passé quelque peu inaperçu lors de sa sortie en salle, ce premier film d’Adam Leon (assistant de Woody Allen) est un petit bijou. Sujet : Une histoire dans le Bronx. En 80 minutes, Adam Leon parvient - par un film minimaliste en apparence – à nous exposer la beauté de la jeunesse dans le pire quartier de New York (ce à quoi n’était pas parvenu Michel Gondry avec son pitoyable The We And The I, 2012), de manière plutôt judicieuse.

Synopsis : Malcom et Sofia sont de jeunes graffeurs qui arpentent les rues de New York pour couvrir de leurs noms les murs de la ville. Lorsque l’un de leurs tags disparaît sous un autre graffiti, les deux adolescents se lancent le défi de leur vie : tagguer la pomme géante du Shea Stadium. Pour cela, une seule contrainte et pas des moindres: trouver les 500 dollars nécessaires pour que le gardien de nuit les fasse entrer incognito… Entre rivalités de gangs et petites combines, parviendront-ils à prendre leur revanche ?

Sofia (Tashiana Washington) et Malcolm (Ty Hickson)
La réussite du film tient tout d’abord à ses interprètes (élément pas toujours évident dans les films traitant de ce sujet). Ty Hickson (Malcolm) et Tashiana Washington (Sofia) sont deux superbes trouvailles. Leur jeu, leur présence à l’écran, n’alourdit pas le film mais au contraire l’allège (l’inverse de The We And The I). Ils donnent envie d’être observé, et la caméra d’Adam Leon va les rendre intéressant par des idées de mise en scène assez riches et variées, dont certaines rappellerons peut être le cinéma de Woody Allen. Sans oublier la BO, très justement choisie, qui  fait couler le film comme de l’eau de source. Et pourtant, nous sommes dans du cinéma (très) indépendant, fait avec 2 dollars. C’est une œuvre modeste, qui n'essaye pas de se surpasser elle même (ce qui n'est pas toujours le cas dans le cinéma indépendant de nos jours, souvent prétentieux).  

Leon fait apparaître le Bronx presque comme un nouveau territoire de New York. Un quartier que l’on ne connaissait pas, très plaisant. On a rarement vu l’espace utilisé à ce point là (la scène de "course poursuite" entre Sofia et Ginnie, une magnifique blonde typée, est une des plus belles du film). Car si  « taguer la pomme géante » est le premier but de Malcolm et Sofia, l’intrigue sera tout autre. Par un de ses deals, Malcolm va rencontrer Ginnie (Zoë Lescaze) et tenter de lui dérober sa bijouterie (afin de récolter 500 dollars pour payer le gardien donnant accès à la pomme géante). 
A compter de ce moment, Adam Leon nous entraine presque dans un pur thriller, et l’histoire de Malcolm n’en devient que plus passionnante. A cela s’ajoute tous les acteurs secondaires non négligeables. La jeunesse du Bronx est belle, nous dit Adam Leon. Regardez la, jugez la, vivez la. Ty Hickson n’est ni une brute, ni un gentil garçonnet. C’est un jeune, comme les autres. Et chaque petite histoire ayant lieu tous les jours dans le Bronx est doté d'un grand intérêt cinématographique. Ce sont des contes. Pas de doute, Adam Leon est sur la bonne voie. 

Jeremy S.



Ginnie (Zoë Lescaze) et Malcolm (Ty Hickson)


Ginnie et Sofia ("course poursuite")



lundi 28 janvier 2013

Django Unchained - Quentin Tarantino



Ecrit et réalisé par Quentin Tarantino
Avec : Jamie Foxx, Christoph Waltz, Leonardo Dicaprio, Kerry Washington, Samuel L. Jackson...
Musique originale : Ennio Morricone 
2h45
Sortie : 16 janvier 2013

10/10

Attendu comme la nouvelle bombe atomique du génialissime Quentin Tarantino, le remake de Sergio Corbucci (Django, 1966) à d’ores et déjà conquis public et critique. Django Unchained est-il un « Tarantino  parmi les autres », comme pouvait l’être Jackie Brown (1997) ou plus récemment Inglourious Basterds (2011) ? Négatif. Ce nouvel opus, classique instantané, transcende toute la magie tarantinesque des précédents films pour créer une œuvre encore plus grandiose, plus grinçante, plus référencée, encore plus sublime.

Depuis ses débuts au cinéma, Tarantino souhaitait réaliser un western spaghetti en hommage à son idole, Sergio Leone. L’histoire – plutôt simple en apparence - raconte la libération d’un esclave noir (Django) par un chasseur de primes (Dr King Schultz), qui va l’aider à libérer sa femme (Broomhilda von Shaft) de l’emprise de Calvin Candie, un propriétaire terrien du Mississipi, le grand méchant (magnifiquement interprété par l’un des plus grands acteurs de notre temps, Leonardo Dicaprio). Avec ce scénario en apparence basique, Tarantino nous déploie sa panoplie et ses outils habituels, durant pas moins de 2h45 (qui passent à une vitesse folle). Le détournement de genre à toujours passionné Tarantino, et il ne l’a peut être jamais aussi bien mis en forme que dans ce nouveau Django. Qu’on apprécie ou non le western spaghetti, l’aventure de Django déchainé apparaît comme l’une des plus séduisante du cinéaste. Si Inglourious Basterds atteignait déjà un sommet de ce côté là (en parodiant le film de guerre et la 2nd guerre mondiale), Tarantino est encore plus à l’aise avec le western. Les compositions d’Ennio Morricone sont un pur délice. Les scènes de tension en prélude aux boucheries sont d’une jouissance exaltante. Car cette jouissance, depuis son chef d’œuvre (Kill Bill) avait quelque peu été effacée dans ses deux précédents films (Death Proof souffrait d'une trop grande liberté d'amusement). Effusions de sang (Kill Bill), tortures (Reservoir Dogs), dialogues travaillés à l’extrême (Pulp Fiction) et vannes hilarantes sont au rendez vous.

Dr King Schultz (Christoph Waltz) et Django (Jamie Foxx)


Le contexte historique dans lequel s’inscrit Tarantino (1858, avant la guerre de Sécession) est très propice à cette aventure. Insultes (neeger !) et blagues racistes en pagaille, Quentin s’amuse et ne vise aucunement le peuple noir de cette époque. La polémique aux Etats Unis est en ce sens totalement grotesque. Les acteurs (Jamie Foxx, Samuel L. Jackson et Kerry Washington) affirment d’ailleurs avoir pris plaisir au tournage et qu’il n’y a aucune vision raciste chez notre ami Quentin.
Côté casting, le sans faute est atteint. Jamie Foxx n’avait pas eu un tel rôle depuis celui de Ray Charles (Ray, 2004). Samuel L. Jackson est hilarant, et Kerry Washington renversante. Christoph Waltz n’est pas une grande surprise, après le colonel Hans Landa de Inglourious Basterds pour lequel il avait remporté le prix cannois. Sans oublier l’immense Dicaprio, qui ne fait que confirmer son talent.  Cette ribambelle d’acteurs pourrait être instable et inégale : il n’en est rien. Il convient de signaler également que le casting définitif a mis du temps à se mettre en place. En pré production (avant le tournage), Dicaprio devait tenir le rôle de Christophe Waltz, et Will Smith celui de Jamie Foxx. Rien ne dit que ce combo n’aurait pas fonctionné ! 

Car l’interprétation de Jamie Foxx est ici à son apogée. C’est avec lui que nous vivons cette aventure sanglante, drôle, et par moment terrifiante. Nous le regardons de loin au début, puis nous nous rapprochons, jusqu’à être à ses côté, et enfin véritablement « être » Django. La puissance de la mise en scène de Tarantino est inouïe. Impossible de s’en lasser. Des sublimes ralentis de Kill Bill aux champ conte champ de Pulp Fiction, tous les ingrédients sont présents, et servent la mise en scène d’un grand cinéaste, qui avec ce nouveau bijou atteint un succès public impressionnant. Il est, et le restera, "un cinéaste du cool". 

Le happy end est un véritable « feu d’artifice » et Tarantino referme son œuvre, de façon à la fois très puissante, et très légère. Le bémol? Nous n’en avons pas eu assez. Et pour cela, on peut (peut être) espérer un director’s cut de trois heures à la sortie en DVD et Blu Ray. 

Ce Django Unchained, très proche des sommets de Tarantino, entrera dans l’histoire. C'est sanglant, c'est drôle, c'est passionnant, c'est beau. Mais pas seulement. 
VIVE LE CINEMA !




Calvin Candie (Leonardo Dicaprio)

Stephen (Samuel L. Jackson) et Broomhilda von Shaft (Kerry Washington)

Django (Jamie Foxx)


samedi 26 janvier 2013

Césars 2013 - Les nominations.



Toutes les nominations sur : Premiere.fr


LES MERITANTS

Amour de Michael Haneke.

Camille Redouble de Noémie Lvovsky.

De Rouille et d’Os de Jacques Audiard.

Les Adieux à la Reine de Benoît Jacquot.
                           
                            



L’INTELLO

Holy Motors de Leos Carax.



« CEUX QUI N'ONT RIEN A FAIRE LA »

François Ozon avec Dans La Maison.

Stéphane Brizé avec Quelques heures de printemps.

Patrick Bruel, Jean Pierre Bacri, Catherine Frot, etc…

LES OUBLIES

Adieu Berthe ou l’enterrement de mémé de Bruno Podalydès.

Vous n’avez encore rien vu d’Alain Resnais.

vendredi 25 janvier 2013

Un Enfant De Toi - Jacques Doillon


  

Ecrit et réalisé par Jacques Doillon
Avec : Lou Doillon, Samuel Benchetrit, Malik Zidi
2h16
Sortie : 26 décembre 2012

3/10

   Peut être que Jacques Doillon se fait-il trop vieux. Peut être faut-il qu’il pense à une petite pause (un film en moyenne tous les deux ans depuis les années 90). Pour son dernier long métrage, Doillon s’entoure de sa fille Lou Doillon (un enfant de lui !), Samuel Benchetrit, et Malik Zidi. C’est effectivement la première chose que l’on se doit de signaler, puisque tout l’intérêt (et le seul) du film réside dans sa performance (pas toujours pertinente) de ce fabuleux trio d’acteurs. Trio en rajoutant la jeune et pathétique Marilyne Fontaine.

  Aya (Lou Doillon) et Louis (Samuel Benchetrit) ont eu une fille et se sont séparés. Louis forme un couple avec Gaelle (Marilyne Fontaine), et Aya est avec Victor (Malik Zidi). Les pénibles deux heures seize du film de Doillon peuvent se résumer à cette petite histoire, qui pourrait être une introduction à une bien grande. Mais ce n’est pas ce que Doillon comptait faire. Dommage…

  Doillon se concentre sur le quatuor amoureux pour annihiler toute autre forme de vie (lieux publics sans figurants, pas de voitures sur la route, pas de vie…). C’est un peu la fin du monde, ou pire, de l’humain. Car si les personnages apparaissent au commencement comme intéressant et profondément recherchés, cette apparence n’en est rien du reste du film.

  Terriblement ennuyeux, terne, laid, et par moments ridicule, Jacques Doillon nous fait perdre notre temps. Passez votre chemin.
Jeremy S.



Aya (Lou Doillon) et Louis (Samuel Benchetrit)

lundi 21 janvier 2013

Foxfire, confessions d'un gang de filles - Laurent Cantet


Ecrit et réalisé par Laurent Cantet
Basé sur le roman Foxfire, confessions d'un gang de filles de Joyce Carol Oates
Avec : Raven Adamson, Katie Cosenie, Madeleine Bisson ...
2h23
Sortie : 2 janvier 2013

6/10

 Pour son sixième long métrage, Laurent Cantet décide d’adapter un roman de Joyce Carol Oates (immense écrivain américaine), déjà adapté 17 ans plus tôt par Annette Haywood-Carter (réalisatrice américaine, tâche encore plus risquée !), à sa manière, en coproduction avec l’Angleterre et le Canada. Utile et réussi ? Pas vraiment.

  Le film raconte la formation et la vie d’un gang de (jeunes) filles aux Etats Unis dans les années cinquante. La structure romanesque apparaît clairement dans le film, et c’est peut être le plus dérangeant. Les 2h23 sont éprouvantes pour le spectateur, et non justifiées pour un sujet comme celui-ci. Pourquoi vouloir raconter absolument tant de choses ? Un élagage de séquences de la dernière version du scénario aurait été bien utile. Le film démarre sur des chapeaux de roues, pétille une petite heure, et s’éteint progressivement, si bien qu’arrivé le générique de fin, on soupire.
Ce Foxfire comporte néanmoins de grandes qualités pouvant parfois combler les nombreuses longueurs : d’abord, les actrices. Niveau casting, nous frôlons le sans faute. Raven Adamson, qui interprète « Legs » est une révélation. Certains gros plans sur les visages sont bouleversants, et Cantet montre par de simples regards toute la tension dramatique de son œuvre (clin d’œil à Ingmar Bergman ?), et ainsi émotions et sentiments forts se dégagent facilement. Les décors années cinquante de l’Amérique sont eux aussi plutôt réussis et fidèles, nous sommes bien plongés dans le contexte historique. La séquence de l’accident de voiture d’une course poursuite avec Legs au volant est magistrale. Si l’ennui se fait ressentir avant cette séquence, il peut être rapidement évacué en quelques secondes.

  Malgré des longueurs évidentes, Cantet le palmé (ce n’est quand même pas négligeable…) tire de ce grand roman une œuvre inégale mais intéressantes sur certains points.  Nous sortons de la salle, assez mitigés, et avons du mal à choisir notre camp.
Jeremy S.


Le gang de filles (Raven Adamson : 2ème en partant de la gauche)

Raven Adamson (Legs)


Kate Coseni (Maddy)

dimanche 20 janvier 2013

Renoir - Gilles Bourdos


  

Réalisé par Gilles Bourdos
Ecrit par Gilles Bourdos, Michel Spinosa, et Jérôme Tonnerre
Avec : Michel Bouquet, Christa Theret, Vincent Rottiers
Musique : Alexandre Desplat
1h51
Sortie : 2 janvier 2013

7/10

  Présenté en clôture dans la sélection « Un certain regard » au dernier festival de Cannes, le quatrième film de Gilles Bourdos a fait parler de lui et à quelque peu divisé la critique presse. Après le catastrophique Et Après… (adaptation du roman de Guillaume Musso), Bourdos opère un immence tour de force avec un film puissant, émouvant et magnifique sur les rapports entre l’art, l’amour, et les hommes.
  
  Dés le premier plan, nous comprenons que nous n’avons pas affaire à un petit film naïf. En effet, une des plus belles réussites du film tient sans aucun doute à la photographie. Un certain Mark Ping Bing Lee, qui fournit un travail sur la lumière formidable pour du cinéma français (ce n’est en général pas ce qui est le plus réussi dans le cinéma français de notre temps). Le spectateur est donc d’emblée éblouit par la beauté de la nature, des arbres, et de cette femme, Andrée Heusching, qui sera la trame principale de la dramaturgie de cette histoire. Ce premier plan est très significatif de tous les autres qui vont suivre, littéralement éclatants et transcendants.

  Nous sommes alors constamment au côté de cette jeune fille, brillamment interprétée par Christa Theret (connue grâce à la comédie pourave LOL de Liza Azuelos), et nous laissons entrainer par un scénario habile et une mise en scène d’une fluidité hallucinante. Il y a un mouvement de caméra par plan, ce qui donne vie à chaque image, comme les tableaux d’Auguste Renoir. C’est Michel Bouquet que Bourdos a choisit pour ce rôle, et ceci est loin d’être une erreur. Le visage de Michel Bouquet se subtilise assez vite au visage d’Auguste Renoir dés le début du film, et l’acteur devient invisible.
La grande surprise du film est aussi et surtout le développement du personnage du fils, Jean Renoir. En revanche, Vincent Rottiers est peut être le bémol du film. Un jeu un peu hésitant par moment, et trop simplet. Nous avons parfois du mal à y croire.

  Gille Bourdos nous raconte donc pendant 1h50 (le film passe à une vitesse incroyable) comment Andrée Heuschling va inspirer le peintre Auguste, et séduire et amener les débuts de Jean Renoir au cinéma. Avec la collaboration de deux autre scénaristes (Michel Spinosa et Jérôme Tonnerre), Bourdos ne nous sert pas un classique biopic académique et ennuyeux. Raconter une seule période si courte de la vie de Renoir était un risque à prendre. Le résultat est bluffant.

  Une seule envie nous attrape à la fin de la projection : (Re)Voir les profonds tableaux d’Auguste et les grands films de Jean. Sublime. 

Jeremy S.

Auguste Renoir (Michel Bouquet)
Andrée Heuschling (Christa Theret)

Jean Renoir (Vincent Rottiers) et Auguste Renoir (Michel Bouquet)

samedi 19 janvier 2013

The Master - Paul Thomas Anderson


Ecrit et réalisé par Paul Thomas Anderson
Avec : Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams... 
Musique : Jonny Greenwood
2h17
Sortie : 9 janvier 2013  

7/10
  
  Attendu après le terrassant There Will Be Blood, on ne pouvait qu’aller voir ce sixième opus avec en tête la confirmation de la grandeur du cinéma d’Anderson.  Contrairement à There Will Be Blood qui était une adaptation littéraire, le scénario de The Master est 100% original, comme ses précédents films (Magnolia, Punch Drunk Love …).  There Will Be Blood est-il indépassable ? Oui, pour l’instant.  

  Loin d’être un petit film, The Master est tout de même une intense et magnifique expérience cinématographique pour ce début d’année. Bouleversant, mélancolique, et triste, le moteur filmique est surtout entrainé par son jeu d’acteurs exceptionnel. Du dantesque Joaquin Phoenix au monstrueux Philip Seymour Hoffman en passant par la délicieuse Amy Adams, le film brille jusqu'à sa dernière minute. Mettre en scène ses personnages est une chose que sait excellemment bien faire Paul Thomas Anderson, et il ne l’a jamais aussi bien fait que dans The Master (qui était peut être la faiblesse de Magnolia). Tous méritent un oscar, en particulier Joaquin Phoenix, qui trouve ici un des meilleurs rôles de sa carrière (si ce n’est le meilleur). Outre la mise en scène de ses personnages, la mise en scène tout court de Paul Thomas Anderson est toujours aussi innovante et intéressante à contempler. Par son explicité, sa tension, et sa démarcation, cette mise en scène saute aux yeux et fait toute la beauté du film. On retiendra des scènes, voire des plans cultes.

  Côté scénario, nous ne sommes malheureusement pas à la hauteur de sa mise en scène. Anderson multiplie des séquences (très bien construites) justifiant la folie de Freddie (Joaquin Phoenix) un peu trop longtemps. Les idées commencent à s’épuiser au bout d’une heure et demie, et l’ennui peut se faire ressentir. On tourne en rond (comme Freddie), on ne comprend pas tout (comme Freddie). Et on finit par s’en lasser.

 Malgré cela, le côté « labyrinthique » de l’écriture fait quand même le charme du film. Le voir deux fois est même conseillé, car c’est un film qui nous en dit énormément sur plusieurs sujets à la fois. Le cinéma de Paul Thomas Anderson n’a peut être jamais été aussi riche. Et tend parfois à le devenir trop.

 Jeremy S. 

Freddie Quell (Joaquin Phoenix)
Lancaster Dodd (Philip Seymour Hoffman)



Mary Sue Dodd (Amy Adams)