Ecrit et réalisé par Quentin Tarantino
Avec : Jamie Foxx, Christoph Waltz, Leonardo Dicaprio, Kerry Washington, Samuel L. Jackson...
Musique originale : Ennio Morricone
2h45
Sortie : 16 janvier 2013
10/10
Attendu comme la nouvelle bombe atomique du génialissime
Quentin Tarantino, le remake de Sergio Corbucci (Django, 1966) à d’ores et déjà conquis public et critique. Django
Unchained est-il un « Tarantino parmi les autres », comme pouvait l’être Jackie Brown (1997) ou plus récemment Inglourious Basterds (2011) ? Négatif.
Ce nouvel opus, classique instantané, transcende toute la magie tarantinesque
des précédents films pour créer une œuvre encore plus grandiose, plus
grinçante, plus référencée, encore plus sublime.
Depuis ses débuts au cinéma, Tarantino souhaitait réaliser
un western spaghetti en hommage à son idole, Sergio Leone. L’histoire – plutôt
simple en apparence - raconte la libération d’un esclave noir (Django) par un
chasseur de primes (Dr King Schultz), qui va l’aider à libérer sa femme (Broomhilda von Shaft) de
l’emprise de Calvin Candie, un propriétaire terrien du Mississipi, le grand
méchant (magnifiquement interprété par l’un des plus grands acteurs de notre
temps, Leonardo Dicaprio). Avec ce scénario en apparence basique, Tarantino nous déploie sa panoplie et ses outils habituels, durant pas moins de 2h45
(qui passent à une vitesse folle). Le détournement de genre à toujours
passionné Tarantino, et il ne l’a peut être jamais aussi bien mis en forme que
dans ce nouveau Django. Qu’on
apprécie ou non le western spaghetti, l’aventure de Django déchainé apparaît
comme l’une des plus séduisante du cinéaste. Si Inglourious Basterds atteignait déjà un sommet de ce côté là (en
parodiant le film de guerre et la 2nd guerre mondiale), Tarantino
est encore plus à l’aise avec le western. Les compositions d’Ennio Morricone sont un
pur délice. Les scènes de tension en prélude aux boucheries sont d’une
jouissance exaltante. Car cette jouissance, depuis son chef d’œuvre (Kill Bill)
avait quelque peu été effacée dans ses deux précédents films (Death Proof souffrait d'une trop grande liberté d'amusement).
Effusions de sang (Kill Bill), tortures (Reservoir Dogs), dialogues
travaillés à l’extrême (Pulp Fiction) et vannes hilarantes sont au rendez vous.
Dr King Schultz (Christoph Waltz) et Django (Jamie Foxx) |
Le contexte historique dans lequel s’inscrit Tarantino
(1858, avant la guerre de Sécession) est très propice à cette aventure.
Insultes (neeger !) et blagues racistes en pagaille, Quentin s’amuse et ne
vise aucunement le peuple noir de cette époque. La polémique aux Etats Unis est en ce sens totalement grotesque. Les acteurs (Jamie Foxx, Samuel L.
Jackson et Kerry Washington) affirment d’ailleurs avoir pris plaisir au
tournage et qu’il n’y a aucune vision raciste chez notre ami Quentin.
Côté casting, le sans faute est atteint. Jamie Foxx n’avait
pas eu un tel rôle depuis celui de Ray Charles (Ray, 2004). Samuel L. Jackson est hilarant,
et Kerry Washington renversante. Christoph Waltz n’est pas une grande
surprise, après le colonel Hans Landa de Inglourious
Basterds pour lequel il avait remporté le prix cannois. Sans oublier
l’immense Dicaprio, qui ne fait que confirmer son talent. Cette ribambelle d’acteurs pourrait
être instable et inégale : il n’en est rien. Il convient de signaler également
que le casting définitif a mis du temps à se mettre en place. En pré
production (avant le tournage), Dicaprio devait tenir le rôle de Christophe Waltz, et Will Smith
celui de Jamie Foxx. Rien ne dit que ce combo n’aurait pas fonctionné !
Car
l’interprétation de Jamie Foxx est ici à son apogée. C’est avec lui que nous
vivons cette aventure sanglante, drôle, et par moment terrifiante. Nous le
regardons de loin au début, puis nous nous rapprochons, jusqu’à être à ses
côté, et enfin véritablement « être » Django. La puissance de la mise
en scène de Tarantino est inouïe. Impossible de s’en lasser. Des sublimes
ralentis de Kill Bill aux champ conte
champ de Pulp Fiction, tous les
ingrédients sont présents, et servent la mise en scène d’un grand cinéaste, qui
avec ce nouveau bijou atteint un succès public impressionnant. Il est, et le restera, "un cinéaste du cool".
Le happy end est
un véritable « feu d’artifice » et Tarantino referme son œuvre, de façon à la fois très puissante, et très légère. Le bémol? Nous n’en avons pas eu assez. Et pour cela, on peut (peut
être) espérer un director’s cut de trois heures à la sortie en DVD et Blu Ray.
Ce Django Unchained, très proche des sommets de Tarantino, entrera dans l’histoire. C'est sanglant, c'est drôle, c'est passionnant, c'est beau. Mais pas seulement.
VIVE LE CINEMA !
Ce Django Unchained, très proche des sommets de Tarantino, entrera dans l’histoire. C'est sanglant, c'est drôle, c'est passionnant, c'est beau. Mais pas seulement.
VIVE LE CINEMA !
Calvin Candie (Leonardo Dicaprio) |
Stephen (Samuel L. Jackson) et Broomhilda von Shaft (Kerry Washington) |
Django (Jamie Foxx) |
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