Ecrit et réalisé par Paul Thomas Anderson
Avec : Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams...
Musique : Jonny Greenwood
2h17
Sortie : 9 janvier 2013
7/10
Attendu après le terrassant There Will Be Blood, on ne pouvait
qu’aller voir ce sixième opus avec en tête la confirmation de la grandeur du
cinéma d’Anderson. Contrairement à
There Will Be Blood qui était une
adaptation littéraire, le scénario de The
Master est 100% original, comme ses précédents films (Magnolia, Punch Drunk Love …). There Will Be Blood
est-il indépassable ? Oui, pour l’instant.
Loin d’être un petit film, The
Master est tout de même une intense et magnifique expérience cinématographique
pour ce début d’année. Bouleversant, mélancolique, et triste, le moteur
filmique est surtout entrainé par son jeu d’acteurs exceptionnel. Du dantesque
Joaquin Phoenix au monstrueux Philip Seymour Hoffman en passant par la
délicieuse Amy Adams, le film brille jusqu'à sa dernière minute. Mettre en
scène ses personnages est une chose que sait excellemment bien faire Paul
Thomas Anderson, et il ne l’a jamais aussi bien fait que dans The Master (qui était peut être la
faiblesse de Magnolia). Tous méritent
un oscar, en particulier Joaquin Phoenix, qui trouve ici un des meilleurs rôles
de sa carrière (si ce n’est le meilleur). Outre la mise en scène de ses
personnages, la mise en scène tout court de Paul Thomas Anderson est toujours
aussi innovante et intéressante à contempler. Par son explicité, sa tension, et
sa démarcation, cette mise en scène saute aux yeux et fait toute la beauté du
film. On retiendra des scènes, voire des plans cultes.
Côté scénario, nous ne sommes
malheureusement pas à la hauteur de sa mise en scène. Anderson multiplie des
séquences (très bien construites) justifiant la folie de Freddie (Joaquin
Phoenix) un peu trop longtemps. Les idées commencent à s’épuiser au bout d’une
heure et demie, et l’ennui peut se faire ressentir. On tourne en rond (comme
Freddie), on ne comprend pas tout (comme Freddie). Et on finit par s’en lasser.
Malgré cela, le côté
« labyrinthique » de l’écriture fait quand même le charme du film. Le
voir deux fois est même conseillé, car c’est un film qui nous en dit énormément
sur plusieurs sujets à la fois. Le cinéma de Paul Thomas Anderson n’a peut être
jamais été aussi riche. Et tend parfois à le devenir trop.
Jeremy S.
Freddie Quell (Joaquin Phoenix) |
Lancaster Dodd (Philip Seymour Hoffman) |
Mary Sue Dodd (Amy Adams) |
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