Réalisé par Gore Verbinski
Ecrit par Justin Haythe, Ted Elliot, Terry Rossio
Avec : Johnny Depp, Armie Hammer, Tom Wilkinson...
Produit par Jerry Bruckheimer
2h29
Sortie : 7 août 2013
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Sparrow alias Tonto
Les trois volets de Pirates
des Caraïbes réalisés par Gore Verbinski avaient le mérite de révéler
Johnny Depp dans l’un des plus grands rôles de sa carrière. La virtuosité du
premier opus avait néanmoins connue un grand affaiblissement dans la suite de
la saga, sans parler du troisième film. Depuis, Verbinski a changé (du moins
est-ce l’impression qu’il donne) et s’intéresse dorénavant au western, entre
revisite et démythification.
Si la sortie de Rango (2011)
avait été une agréable surprise, il en est tout l’inverse pour ce Lone Ranger. Là où Verbinski tirait
partie intelligemment du film d’animation pour le déguiser en western pur et
dur, l’intérêt de Lone Ranger semble
être d’abord de fournir du pur divertissement hollywoodien (tout comme le
premier Pirates des Caraïbes). Mais
le nouveau rôle de Johnny Depp en Tonto ne risquait-il pas de ressembler
grandement à celui de Jack Sparrow ? C’est précisément le problème tant attendu que
rencontre Verbinski avec Lone Ranger,
où le renouvellement de l’acteur principal mais aussi des gags peine à faire
surface. Le scénario apparaît très vite prévisible et la plupart des répliques
cinglantes déjà vues, voire ringardes.
C’est une lutte, celle d’un Lone Ranger déserteur (Armie
Hammer, ayant déjà fait ses preuves dans J.
Edgar ou The Social Network) et de l’indien Tonto contre les injustices régnant sur les terres
arides des Etats Unis. Verbinski connaît son sujet, au vu des nombreuses et
agaçantes références surgissant inopinément tout au long des deux heures et
demi (pénibles à endurer). De l’action, et plus encore. Lone Ranger se situe sans doute
plus dans un pastiche de John Ford que de Sergio Leone, ces derniers ayant
réalisé de grands chefs d’œuvre simplement parce qu’ils y croyaient. Armie
Hammer est loin d’être un nouveau John Wayne, par ailleurs bien trop jeune pour
endosser un si grand rôle, incrédibilité majeure du film.
Malgré les puissants mouvements de caméras et le découpage
précis des plus grandes scènes d’action, la nouveauté manque et se fait
attendre. Le corbeau sur la tête de Tonto en fera rire plus d’un, tout comme
les mimiques de ce dernier calquées sur celles de Jack Sparrow. La photographie
sublime et l’exploitation des décors relèvent par moments cet ennuyeux trip
dont on reconnaît immédiatement la fin (l’habituelle baston sur un train qui
finit par se détacher, dérailler, et bien évidemment plonger dans un
précipice). Du bon divertissement, on ne le cachera pas, encore faudrait-il
penser à autre chose que réaliser inutilement une alternative au Black Pearl,
dont le prétexte apparaît en somme purement commercial.
Jeremy S.
Tonto (Johnny Depp) et John Read, Lone Ranger (Armie Hammer) |
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