Réalisé par Dan Scanlon
Ecrit par Robert L. Baird, Daniel Gerson, Dan Scanlon
Produit par Pixar Animation Studio
Avec les voix de : Billy Crystal, John Goodman, Helen Mirren, Steve Buscemi
1h44
Sortie : 10 juillet 2013
-
Etudiants attardés
Parmi les films d’animation de
2013, Monstres Academy se faisait
attendre. Essentiellement car n’étant pas une suite au génialissime Monstres & Cie (2002), mais un
préquel, qui annonçait déjà l’originalité du projet conduit par Dan Scanlon,
scénariste du divertissant Cars. Plus
de dix ans après l’original, on peut aisément imaginer que seul les bambins trouveront quelque chose à se
mettre sous la dent.
Certains y verront une
inventivité exemplaire, quasi similaire au premier volet. Cessons d’être
aveugle, et décortiquons de plus près ce scénario naïf et académique, aux
nombreuses scènes d’une redondance agaçante. A quoi peuvent donc ressembler Bob
et Sulli à l’université ? A pas grand chose, malheureusement. Il faut
faire peur pour se faire accepter, et cela suffit. Où Dan Scanlon a-t-il voulut
nous emmener en nous montrant cette ascension sans surprises, prévisible, même
pas drôle ? Car l’aspect comique de l’univers initié par Pete Docteur
avait le mérite de fonctionner pendant 1h30, ne laissant rien sur le carreau et
s’enchaînant à une vitesse délirante. Ici, en 1h45, Scanlon ne relève pas le
niveau et régresse tout au long du développement de son scénario d’une
platitude effarante.
On aurait aimé découvrir plus
longuement Bob Rasowski à l’école maternelle. Cet événement n’est malheureusement
utilisé qu’en guise d’incipit, dont l’intérêt à du mal à ressortir par la
suite. La rencontre tant attendu avec Sulli, loin d’être l’une des plus belles
scène du film, nous laisse sur notre faim. Petit à petit, nous découvrons aussi
les futurs collègues de Bob et Sulli, dont l’infâme Léon Bogue, colocataire de
Bob.
De petites idées fleurissent dans tous les coins, mais peinent à
surprendre et à émouvoir. Jusqu’au début du concours, où la bande d’amis de Bob
(des « loosers » bien entendu…) réussirons coute que coute les
épreuves à difficulté croissante. Le dénouement est à ce sens la scène la plus
surprenante : c’est elle qui liera à jamais Bob et Sulli, et nous le
comprenons au fil d’une escapade dans le monde des humains, brillamment mise en
scène. Ouvrir la porte et pénétrer dans la chambre d’enfants, tel est l’idée
magistrale de cet univers. Monstres &
Cie explorait la frontière, Monstres
Academy explore l’adolescence banale des monstres, au final pas si éloignée
de la notre. Le lyrisme d’un Wall-E, l’inventivité
d’un Toy Story 3, la beauté d’un Là Haut, ces trois mots essentiels au bon film d'animation d'aujourd'hui restent absents.
Monstres Academy apparaît néanmoins
salutaire, avec un petit et puissant décollage se faisant longuement attendre,
annonçant l’un des meilleurs Pixar des années 2000 ; Monstres & Cie, un classique, que
nous filerons réviser à la suite de cette déception.
Jeremy S.
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