Réalisé par Marc Forster
Ecrit par Max Brooks, Damon Lindelof, Drew Goddard...
D'après le roman World War Z de Max Brooks
Avec : Brad Pitt, Mireille Enos, Daniella Kertesz, Elyes Gabel...
1h56
Sortie : 3 Juillet 2013
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Et Hollywood détruisit les zombies
Devant le succès ces dernières années
des films de zombie, il fallait s'attendre à ce que ce genre soit happé par la
machine hollywoodienne. Avec Brad Pitt en sauveur et des effets numériques à
outrance, ce film était attendu comme un renouvellement du genre. Malgré
certaines scènes très réussies et originales, World War Z transforme le zombie
horrifique en pauvre zombie hollywoodien.
Pourtant, la 1ère scène d'émeute laisse
présager de bonnes choses pour la suite. Pendant celle-ci, Gerry (Brad Pitt) se
retrouve coincé dans la foule avec sa femme et ses enfants. Ces derniers ne
savent pas ce à quoi ils ont affaire. Le spectateur voit alors la même chose
que notre sauveur international, c’est à dire que l’on ne discerne pas encore
les humains des zombies tout en entendant des sons étranges, ce qui a pour effet
de laisser le spectateur dans le flou. Dès lors que Gerry se rend compte que
les humains se transforment en zombies, cet effet s’estompe. Malheureusement
cette bonne scène est contrastée par d’autres vraiment médiocres. Que ce soit
celle du générique de début, à savoir l’utilisation des images de journaux
télévisés tout en expliquant que l’apocalypse est due à la dégradation de la
Terre (procédé que l’on retrouve très souvent, notamment dans les (télé)films
apocalyptiques de série B) ou alors la découverte des zombies qui sont cette
fois-ci plus véloce et physique que les humains, à la limite de la supercherie
(alors que tout le film tente de créer un univers, des causes et des
conséquences réalistes).
Le fil conducteur reste cependant
inédit. Plutôt que de terrasser les zombies le film montre les humains
souhaitant uniquement sauver leur peau. Alors que cet axe paraît intéressant au
1er coup d’œil, il enlève tout le « charme » de la lignée
de film initié par Roméro, à savoir l’aspect gore, horrifique. Hollywood se
voulant comme une industrie fédératrice et donc familial, elle se doit
d’enlever ce détail. World War Z en devient pour le coup un film purement
apocalyptique sur fond de zombie et non l’inverse.
Hollywood étant derrière ce film, pas
étonnant non plus de retrouver certains discours, notamment un tacle très
réfléchi envers la Corée du Nord qui est le point de départ de l’épidémie, et
qui utilise une mesure radicale pour l’enrayer (arracher les dents des coréens
pour empêcher toute morsure), alors que dans le livre, le foyer de l’épidémie est
en Chine. S’en suit une idée assez étrange lors d’une scène à Jérusalem qui
finit « zombifiée ».
Un des rares critères qui est respecté
dans le film est celui d’une armée (ici américaine) qui dicte sa propre loi
(elle fait du chantage avec Gerry pour l’embarquer à l’aventure), c’est ce que
l’on retrouve assez régulièrement dans les bons films de ce genre (28 jours
plus tard de Danny Boyle en est l’exemple).
Le scénario est bancal par endroit.
Alors que l’aspect scientifique de cette maladie n’a aucun intérêt dans World
War Z, le film a l’audace d’ouvrir une piste scientifique par l’intermédiaire
d’un virologue de l’Université d’Harvard plutôt que de ne pas en parler du tout.
Résultat, le virologue, que l’on croit être un élément important du film, ne
fera une apparition que de 2 minutes pour dire que la nature est perverse afin
de mourir de la manière la plus idiote de l’histoire du cinéma. Se voulant sur
tous les fronts, le film offre plusieurs possibilités d’axe mais les referment
toute pour ne se concentrer que sur Brad Pitt, qui pour le coup joue très bien
son rôle.
Après avoir ouvert le film sur un
générique de mauvaise qualité, quoi de mieux qu’une fin purement bâclé en 10
secondes conclut par un speech se résumant peu ou prou par « cette
solution réjouit tout le monde mais n’est que temporaire, il faudra penser à
tous les exterminer ».
Alexis D.
Gerry Lane (Brad Pitt) et Segen (Daniella Kertesz)
Karen Lane (Mireille Enos) et Rachel Lane (Abigail Hargrove)
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