Réalisé par Dustin Hoffman
Ecrit par Ronald Harwood
Avec : Maggie Smith, Tom Courtenay, Billy Connolly, Pauline Collins...
1h38
Sortie : 3 avril 2013
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Le Rigoletto* des anciens
Le double
oscarisé Dustin Hoffman débute sa carrière de réalisateur à l’âge de 75 ans.
Malgré une mise en scène plus que classique, Quartet puise sa force de la
formidable histoire humaine menée avec passion par une tripotée d’acteurs anglais,
à la filmographie plus qu’étoffée.
Synopsis : À Beecham House, paisible pension au cœur de la campagne anglaise qui accueille des musiciens et chanteurs d'opéra à la retraite, le bruit court qu'une nouvelle pensionnaire arriverait sous peu. Et ce serait une diva ! Pour Reginald, Wilfred et Cissy, le choc est grand lorsqu'ils voient débarquer l'impétueuse Jean Horton, avec laquelle ils triomphaient sur les scènes internationales des années auparavant. L'ambition de Jean et son ego démesuré avaient alors ruiné leur amitié et mis un terme au mariage qui la liait à Reginald. Malgré les vieilles blessures, Reginald, Wilfred et Cissy mettront tout en œuvre pour convaincre Jean de réformer leur célèbre quatuor à l'occasion du gala annuel de Beecham House.
Passé un peu
inaperçu du fait de la concurrence avec Effets secondaires de Steven Soderbergh et (malheureusement) de Perfect Mothers de Anne Fontaine,
Quartet une comédie légère qui, même si elle n’est pas parfaite, fera passer un
bon moment de cinéma. Démarrant comme une pure comédie à l’anglaise où la
maison de retraite pour anciens musiciens et chanteurs ressemble plus à une
cour d’école le film s’essouffle légèrement après l’installation de Jean Horton
(Maggie Smith) qui fait basculer le film de la comédie rafraichissante à une
comédie romantique un peu plus banale.
Si l’histoire et
les acteurs font de Quartet un bon
film, il est regrettable que Dustin Hoffman ne prenne pas plus de risque dans
sa mise en scène. Au vu de son palmarès prendre quelques initiatives, même si
elles s’avèrent mauvaises, n’aurait pas terni l’ensemble de son travail. Gros
points positifs tout de même sur l’univers sonore que Quartet se crée. Il y a un jeu très intéressant sur le passage de
sons extra-diégétiques à des sons diégétiques où l’intérêt devient très vite de
savoir à quel endroit se trouve la source du son. Cet univers musical reprenant
les opéras de Verdi, Puccini, Bach, Haydn (pour ne citer qu’eux) donne une
atmosphère très divine. Cela est renforcé par le fait que tous les figurants et
acteurs secondaires résidant dans cette pension étaient de réels musiciens ou
chanteurs des plus grands opéras du monde.
Dans la 2nde
partie du film, l’histoire se recentre sur le (ex)couple Jean Horton et Reggie
Paget (Tom Courtenay). Malgré toute l’attention qu’ils prennent les personnages
les plus intéressants sont paradoxalement Wilf Bond (Billy Connolly), un senior
obnubilé par la gente féminine et particulièrement par le Docteur Lucy Cogan
(Sheridan Smith), et Cissy Robson (Pauline Collins), une vieille dame atteinte
de la maladie d’Alzheimer et pourtant pleine de vie.
Dustin Hoffman
montre à travers ces 4 profils différents que la vieillesse fait toujours bel
et bien parti de la vie et qu’elle peut être bien plus agréable que les autres
grandes étapes importantes de la vie d’un Homme.
Le happy-end,
quasiment obligatoire pour ce genre est l’élément le plus difficile à réaliser
puisqu’il peut vite devenir très niais. Quartet
se clôture certes de manière attendue mais prend le parti de rester dans la
légèreté. Il ne lui manquait qu’un peu de folie de mise en scène.
Alexis D.
Cissy Robson
(Pauline Collins) et Jean Horton (Maggie Smith)
Reggie Paget (Tom Courtenay) et Wilf Bond
(Billy Connolly)
*Opéra italien
de Verdi divisé en quatre tableaux (divisions d’une pièce).
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