Réalisé par Ridley Scott
Écrit par Cormac McCarthy
Avec : Michael Fassbender, Javier Bardem, Penélope Cruz, Cameron Diaz...
1h51
Sortie : 13 novembre 2013
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Old mens
La mort récente de son frère (Tony Scott)
ne laissait présager aucun futur
grand film du cinéaste, bien que Robin
des Bois (2010) et Prometheus (2012)
réinsufflaient une nouvelle puissance et dignité du blockbuster américain dans
le septième art. Cartel est donc à
l’opposé des deux précédents films, précisément car il se revendique comme un
OVNI des plus troublant en cette fin d’année.
L’attirance incontestable de Cartel vient d’abord de son scénario.
Ecrit par l’immense écrivain américain Cormac McCarthy (à qui l’on doit les
romans No Country For Old Men et La Route, tous deux adapté au cinéma), The Counselor (titre original) raconte
la descente aux enfers d’un cartel, composé de personnages archétypaux, allant
du plus cruel (Javier Bardem) à la plus douce (Pénelope Cruz). Interprétés par
de grandes stars hollywoodiennes, nous assistons pendant presque deux heures à
leurs discussions, bavardages brillamment écrits nous parlant de
l’Amérique, de l’amour, de la violence, plus généralement de la vie. Mais si un
grand écrivain est derrière le scénario, ce dernier demeure d’un ennui et d’un
indigeste innatendu, tant le sujet du film n’est jamais explicite, trop sous
entendu pour être compris, trop avant-gardiste pour émouvoir. Film choral s’affranchissant des
contraintes académique d’Hollywood, la mise en scène de Ridley Scott ne donne
jamais l’impression d’être pleinement conjuguée avec la rugueuse écriture de McCarthy, dont
les pensées philosophiques et nihilistes apparaissent d’un ridicule grotesque
(à l’inverse de ses romans, notamment Méridien
de Sang qui explore le même terrain).
À l’image de quelques scènes aux accents
cultes, rien ne va dans le sens de l’exposition établie (si elle existe) et l'on finit par se perdre dans les ficelles compliquées de ce
conte nihiliste sans queue ni tête. Cameron Diaz faisant
l’amour avec un pare brise (« baise moi ma caisse ! ») ou encore la fameuse décapitation du motard sont de plaisantes séquences en accord avec l’univers onirique/absurde
de l’auteur, témoignant par ailleurs de leur difficulté de transposition à l'écran.
Passez donc votre chemin sur cet OVNI raté et
terriblement ennuyeux, dont l’intérêt ne sera visible ni pour le grand
public ni pour la critique, mais bien pour l’industrie hollywoodienne, qui doit accepter la gifle infligée par Cartel, comme l'une des plus violentes et malsaines dénuée de beauté
comme de sens, de cette année ayant déjà produit quelques horreurs (World War Z, American Nightmare, Les âmes vagabondes)
qui elles ne remettaient rien en cause dans le système.
Jeremy
S.
Reiner (Javier Bardem) et The Counselor (Michael Fassbender) |
Malkina (Cameron Diaz) et Laura (Penélope Cruz) |
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