jeudi 15 août 2013

Lone Ranger, Naissance d'un héros - Gore Verbinski



Réalisé par Gore Verbinski
Ecrit par Justin Haythe, Ted Elliot, Terry Rossio
Avec : Johnny Depp, Armie Hammer, Tom Wilkinson...
Produit par Jerry Bruckheimer
2h29
Sortie : 7 août 2013

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Sparrow alias Tonto



Les trois volets de Pirates des Caraïbes réalisés par Gore Verbinski avaient le mérite de révéler Johnny Depp dans l’un des plus grands rôles de sa carrière. La virtuosité du premier opus avait néanmoins connue un grand affaiblissement dans la suite de la saga, sans parler du troisième film. Depuis, Verbinski a changé (du moins est-ce l’impression qu’il donne) et s’intéresse dorénavant au western, entre revisite et démythification.

Si la sortie de Rango (2011) avait été une agréable surprise, il en est tout l’inverse pour ce Lone Ranger. Là où Verbinski tirait partie intelligemment du film d’animation pour le déguiser en western pur et dur, l’intérêt de Lone Ranger semble être d’abord de fournir du pur divertissement hollywoodien (tout comme le premier Pirates des Caraïbes). Mais le nouveau rôle de Johnny Depp en Tonto ne risquait-il pas de ressembler grandement à celui de Jack Sparrow ? C’est précisément le problème tant attendu que rencontre Verbinski avec Lone Ranger, où le renouvellement de l’acteur principal mais aussi des gags peine à faire surface. Le scénario apparaît très vite prévisible et la plupart des répliques cinglantes déjà vues, voire ringardes.

C’est une lutte, celle d’un Lone Ranger déserteur (Armie Hammer, ayant déjà fait ses preuves dans J. Edgar ou The Social Network) et de l’indien Tonto contre les injustices régnant sur les terres arides des Etats Unis. Verbinski connaît son sujet, au vu des nombreuses et agaçantes références surgissant inopinément tout au long des deux heures et demi (pénibles à endurer). De l’action, et plus encore. Lone Ranger se situe sans doute plus dans un pastiche de John Ford que de Sergio Leone, ces derniers ayant réalisé de grands chefs d’œuvre simplement parce qu’ils y croyaient. Armie Hammer est loin d’être un nouveau John Wayne, par ailleurs bien trop jeune pour endosser un si grand rôle, incrédibilité majeure du film. 

Malgré les puissants mouvements de caméras et le découpage précis des plus grandes scènes d’action, la nouveauté manque et se fait attendre. Le corbeau sur la tête de Tonto en fera rire plus d’un, tout comme les mimiques de ce dernier calquées sur celles de Jack Sparrow. La photographie sublime et l’exploitation des décors relèvent par moments cet ennuyeux trip dont on reconnaît immédiatement la fin (l’habituelle baston sur un train qui finit par se détacher, dérailler, et bien évidemment plonger dans un précipice). Du bon divertissement, on ne le cachera pas, encore faudrait-il penser à autre chose que réaliser inutilement une alternative au Black Pearl, dont le prétexte apparaît en somme purement commercial.

Jeremy S.


Tonto (Johnny Depp) et John Read, Lone Ranger (Armie Hammer)

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