mardi 23 juillet 2013

Monstres Academy - Dan Scanlon



Réalisé par Dan Scanlon
Ecrit par Robert L. Baird, Daniel Gerson, Dan Scanlon
Produit par Pixar Animation Studio
Avec les voix de : Billy Crystal, John Goodman, Helen Mirren, Steve Buscemi
1h44
Sortie : 10 juillet 2013

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Etudiants attardés



Parmi les films d’animation de 2013, Monstres Academy se faisait attendre. Essentiellement car n’étant pas une suite au génialissime Monstres & Cie (2002), mais un préquel, qui annonçait déjà l’originalité du projet conduit par Dan Scanlon, scénariste du divertissant Cars. Plus de dix ans après l’original, on peut aisément imaginer que seul les bambins trouveront quelque chose à se mettre sous la dent.

Certains y verront une inventivité exemplaire, quasi similaire au premier volet. Cessons d’être aveugle, et décortiquons de plus près ce scénario naïf et académique, aux nombreuses scènes d’une redondance agaçante. A quoi peuvent donc ressembler Bob et Sulli à l’université ? A pas grand chose, malheureusement. Il faut faire peur pour se faire accepter, et cela suffit. Où Dan Scanlon a-t-il voulut nous emmener en nous montrant cette ascension sans surprises, prévisible, même pas drôle ? Car l’aspect comique de l’univers initié par Pete Docteur avait le mérite de fonctionner pendant 1h30, ne laissant rien sur le carreau et s’enchaînant à une vitesse délirante. Ici, en 1h45, Scanlon ne relève pas le niveau et régresse tout au long du développement de son scénario d’une platitude effarante.

On aurait aimé découvrir plus longuement Bob Rasowski à l’école maternelle. Cet événement n’est malheureusement utilisé qu’en guise d’incipit, dont l’intérêt à du mal à ressortir par la suite. La rencontre tant attendu avec Sulli, loin d’être l’une des plus belles scène du film, nous laisse sur notre faim. Petit à petit, nous découvrons aussi les futurs collègues de Bob et Sulli, dont l’infâme Léon Bogue, colocataire de Bob. 
De petites idées fleurissent dans tous les coins, mais peinent à surprendre et à émouvoir. Jusqu’au début du concours, où la bande d’amis de Bob (des « loosers » bien entendu…) réussirons coute que coute les épreuves à difficulté croissante. Le dénouement est à ce sens la scène la plus surprenante : c’est elle qui liera à jamais Bob et Sulli, et nous le comprenons au fil d’une escapade dans le monde des humains, brillamment mise en scène. Ouvrir la porte et pénétrer dans la chambre d’enfants, tel est l’idée magistrale de cet univers. Monstres & Cie explorait la frontière, Monstres Academy explore l’adolescence banale des monstres, au final pas si éloignée de la notre. Le lyrisme d’un Wall-E, l’inventivité d’un Toy Story 3, la beauté d’un Là Haut, ces trois mots essentiels au bon film d'animation d'aujourd'hui restent absents. Monstres Academy apparaît néanmoins salutaire, avec un petit et puissant décollage se faisant longuement attendre, annonçant l’un des meilleurs Pixar des années 2000 ; Monstres & Cie, un classique, que nous filerons réviser à la suite de cette déception. 

Jeremy S.

 
Bande à Bob Rasowski
 

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