samedi 27 avril 2013

Quartet - Dustin Hoffman


Réalisé par Dustin Hoffman
Ecrit par Ronald Harwood
Avec : Maggie Smith, Tom Courtenay, Billy Connolly, Pauline Collins...
1h38
Sortie : 3 avril 2013

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Le Rigoletto* des anciens


Le double oscarisé Dustin Hoffman débute sa carrière de réalisateur à l’âge de 75 ans. Malgré une mise en scène plus que classique, Quartet puise sa force de la formidable histoire humaine menée avec passion par une tripotée d’acteurs anglais, à la filmographie plus qu’étoffée.


Synopsis : À Beecham House, paisible pension au cœur de la campagne anglaise qui accueille des musiciens et chanteurs d'opéra à la retraite, le bruit court qu'une nouvelle pensionnaire arriverait sous peu. Et ce serait une diva ! Pour Reginald, Wilfred et Cissy, le choc est grand lorsqu'ils voient débarquer l'impétueuse Jean Horton, avec laquelle ils triomphaient sur les scènes internationales des années auparavant. L'ambition de Jean et son ego démesuré avaient alors ruiné leur amitié et mis un terme au mariage qui la liait à Reginald. Malgré les vieilles blessures, Reginald, Wilfred et Cissy mettront tout en œuvre pour convaincre Jean de réformer leur célèbre quatuor à l'occasion du gala annuel de Beecham House.  

Passé un peu inaperçu du fait de la concurrence avec Effets secondaires de Steven Soderbergh et (malheureusement) de Perfect Mothers de Anne Fontaine, Quartet une comédie légère qui, même si elle n’est pas parfaite, fera passer un bon moment de cinéma. Démarrant comme une pure comédie à l’anglaise où la maison de retraite pour anciens musiciens et chanteurs ressemble plus à une cour d’école le film s’essouffle légèrement après l’installation de Jean Horton (Maggie Smith) qui fait basculer le film de la comédie rafraichissante à une comédie romantique un peu plus banale.

Si l’histoire et les acteurs font de Quartet un bon film, il est regrettable que Dustin Hoffman ne prenne pas plus de risque dans sa mise en scène. Au vu de son palmarès prendre quelques initiatives, même si elles s’avèrent mauvaises, n’aurait pas terni l’ensemble de son travail. Gros points positifs tout de même sur l’univers sonore que Quartet se crée. Il y a un jeu très intéressant sur le passage de sons extra-diégétiques à des sons diégétiques où l’intérêt devient très vite de savoir à quel endroit se trouve la source du son. Cet univers musical reprenant les opéras de Verdi, Puccini, Bach, Haydn (pour ne citer qu’eux) donne une atmosphère très divine. Cela est renforcé par le fait que tous les figurants et acteurs secondaires résidant dans cette pension étaient de réels musiciens ou chanteurs des plus grands opéras du monde.

Dans la 2nde partie du film, l’histoire se recentre sur le (ex)couple Jean Horton et Reggie Paget (Tom Courtenay). Malgré toute l’attention qu’ils prennent les personnages les plus intéressants sont paradoxalement Wilf Bond (Billy Connolly), un senior obnubilé par la gente féminine et particulièrement par le Docteur Lucy Cogan (Sheridan Smith), et Cissy Robson (Pauline Collins), une vieille dame atteinte de la maladie d’Alzheimer et pourtant pleine de vie.
Dustin Hoffman montre à travers ces 4 profils différents que la vieillesse fait toujours bel et bien parti de la vie et qu’elle peut être bien plus agréable que les autres grandes étapes importantes de la vie d’un Homme.

Le happy-end, quasiment obligatoire pour ce genre est l’élément le plus difficile à réaliser puisqu’il peut vite devenir très niais. Quartet se clôture certes de manière attendue mais prend le parti de rester dans la légèreté. Il ne lui manquait qu’un peu de folie de mise en scène.

Alexis D.


Cissy Robson (Pauline Collins) et Jean Horton (Maggie Smith)

Reggie Paget (Tom Courtenay) et Wilf Bond (Billy Connolly)

*Opéra italien de Verdi divisé en quatre tableaux (divisions d’une pièce).

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