lundi 14 octobre 2013

As I Lay Dying - James Franco



Réalisé par James Franco
Ecrit par James Franco, Matt Rager
D'après le roman Tandis que j'agonise de William Faulkner
Avec : James Franco, Tim Blake Nelson, Jim Parrack, Ahna O'Reilly
1h50
Sortie : 9 octobre 2013

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Affreux, sales et méchants


15 narrateurs et monologues intérieurs, voilà les caractéristiques que présentait le livre de William Faulkner, Tandis que j'agonise (As I Lay Dying). Retranscrire ces deux éléments littéraires au cinéma n'est pas chose aisée (ce livre est notamment "réputé inadaptable"). Et pourtant, l'acteur protéiforme James Franco décide de se confronter à cette sacro-sainte oeuvre. Si l'intention est louable, le résultat laisse à désirer.

Pour autant la réflexion de James Franco sur la manière d'adapter cette oeuvre est tout à fait ingénieuse. En effet, la quasi totalité de son film est composée de split screen qui de prime abord est très pertinent pour mettre en image une multiplicité de narrateur. Néanmoins la conception de son utilisation va à l'encontre de ce que l'on pourrait attendre (le partage d'écran n'est là que pour montrer, sous différents angles, un même personnage). Si ce procédé s'avère efficace et profitable dans Time Code de Mike Figgis ou chez le "maitre en la matière" Brian De Palma, ici son intérêt est obsolète et va même jusqu'à  provoquer l'agacement.

Ce faux pas impacte sur le reste du film. Alors que dans le roman la construction narrative permet de supporter la monstruosité des personnages, chez James Franco elle ne fait que l'accentuer. Ces protagonistes, tout droit sorti d'un univers à la Affreux, Sales et Méchants de Ettore Scola (l'humour noir en moins) sont très difficiles à supporter, l'identification à l'un d'eux et impossible, tant par leur caractère que par leur nombre. L'histoire se ressent très rapidement comme une longue descente aux enfers dont le cinéma, celui que propose Franco, n'apporte aucune alternative.

Et pourtant, il aurait été agréable de placer James Franco dans la catégorie de réalisateurs proposant actuellement de véritables expériences cinématographiques tels que Nicolas Winding Refn avec Only God Forgives (narratives, sensorielles et visuelles) ou Ari Folman avec Le Congrès. Qualifié finalement de film "arty", As I Lay Dying dégage une certaine prétention à contrario de son créateur qui devra encore faire ses preuves avec le projet audacieux Interior. Leather Bar. : rejouer les scènes coupées du film La Chasse de William Friedkin empreintes de thématiques SM gay susceptible de faire passer le film original dans la classification X.

Alexis D.

Jewel Bundren (Logan Marshall-Green)

Dewey Dell Bundren (Ahna O'Reilly)

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