vendredi 22 février 2013

Flight - Robert Zemeckis



Réalisé par Robert Zemeckis
Ecrit par John Gatins
Avec : Denzel Washington, Kelly Reilly, John Goodman...
2h18
Sortie : 13 février 2013

6/10


Robert Zemeckis, réalisateur de Forrest Gump et Retour vers le futur (entre autres), revient cette année avec un film basé sur l’histoire tragique d’un pilote d’avion qui, après avoir sauvé presque 100 personnes d’un crash, a été trainé dans la boue suite à la révélation de ces problèmes l’alcool et de sa prise de stupéfiant. Un drame poignant qui souffre néanmoins d'un discours trop consensuel, sans prise de risque.


Synopsis : Whip Whitaker, pilote de ligne chevronné, réussit miraculeusement à faire atterrir son avion en catastrophe après un accident en plein ciel… L’enquête qui suit fait naître de nombreuses interrogations… Que s’est-il réellement passé à bord du vol 227 ? Salué comme un héros après le crash, Whip va soudain voir sa vie entière être exposée en pleine lumière.

Il s’agit ici d’une grande histoire humaine (dramatique certes) à laquelle nous assistons avec Flight. Qui de mieux pour réaliser ce type de film que Robert Zemeckis. C’est d’ailleurs ce qui peut être reproché à ce film. Zemeckis choisit là un film sur lequel il se repose trop sur ses acquis. Sur quasiment 2h18, les thèmes qu’il aborde sont montrés, expliqués de telle sorte que tout est fait pour contenter tout le monde. Par exemple, le sujet de la religion est traité superficiellement, il ne la remet jamais en cause, dès qu’un personnage du film apprend que Whitaker est alcoolique son exploit se transforme souvent en acte miraculeux de Dieu. Il n’y a qu’un passage où Zemeckis se libère de cette envie de plaire à tous et ce moment est probablement le plus drôle et le plus réussi du film : alors que l’on s’attend à ce que la scène soit dramatique en voyant Whitaker rechuter, Zemeckis passe par les codes de la comédie en combattant le mal (l’alcool) par un autre mal (la cocaïne) sous les yeux de ses avocats et du peu d’amis que Whitaker a.

C’est d’ailleurs à ce moment là que les deux personnages les plus réussi du film se retrouvent. Denzel Washington, dans le rôle de Whip Whitaker, fait un sans faute. Il joue très bien l’alcoolique, et manie l’alternance entre héroïsme et dramatisme à la perfection. L’autre personnage est Hugh Lang joué par le drôlissime John Goodman. Il campe le rôle d’un dealer déluré, ami avec Whitaker. C’est lui qui apporte de la légèreté dans un film qui aurait pu avérer très pesant émotionnellement. A noter également, la performance très juste de Kelly Reilly qui joue Nicole une junkie suicidaire sur la voie de la rédemption et qui bien sûr noue une relation amoureuse avec Whip Whitaker.

La fin du film est dans la continuité de l’histoire pour ce qui est de consensualité. Néanmoins Zemeckis la tourne avec tant de brio que l’on ne peut vraiment lui reprocher tout cela. Le véritable problème serait finalement que nous assistons au crash de l’intérieur, aux côtés de Whitaker. En voyant cela, Zemeckis nous force à prendre parti pour Whitaker, qui malgré son état d’ébriété, est bien celui qui a sauvé 100 personnes, et non celui qui en a tué 6. 


Alexis D.

Hugh Lang (John Goodman), Whip Whitaker (Denzel Washington)

Whip Whitaker (Denzel Washington), Nicole (Kelly Reilly)


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