mercredi 15 mai 2013

Post Tenebras Lux - Carlos Reygadas



Ecrit et réalisé par Carlos Reygadas
Avec : Rut Reygadas, Eleazar Reygadas...
Prix de la mise en scène - Festival de Cannes 2012
1h53
Sortie : 8 Mai 2013

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Ecervelé


Hué lors de sa projection cannoise, Post Tenebras Lux avait provoqué de multiples remous au dernier festival de Cannes. Hué par les spectateurs, mais également par une immense partie de la presse. Cerise sur le gâteau, Nanni Moretti, à la cérémonie de clôture, couronne Carlos Reygadas du prix de la mise en scène. Le cinéaste mexicain, déjà présent à Cannes les années précédentes (Batalla en el cielo -  2005, Lumière Silencieuse - 2007, prix du jury) nous livre une oeuvre non dénuée de mysticisme mais dont le sens demeure tout du long extrêmement difficile à cerner et à comprendre. 

De cet objet infâme - certes particulier et avant gardiste – absolument rien ne ressort. Ni discours, ni scénario, et si Moretti a été éblouit par cette mise en scène quasi inexistante, nous souhaiterions des justifications. Que résumer ? L’histoire d’une famille, d’un couple, mal dans sa peau. Raconté avec un récit déconstruit, dispersé comme un puzzle (pas mauvaise idée en soi), nous aurons du mal à rassembler toutes ces mini séquences sans queue ni tête, d'une longueur interminable, établissant un effet de distanciation insupportable. Le format de l'image, 4/3 (le même que le Faust d'Alexandre Sokourov) avec un effet de flou sur les bords, intrigue (nous avons l'impression de regarder à travers une bulle) sans pour du moins produire (peut être) l'effet d'immersion voulu. 

Si la séquence d’ouverture impressionne (certains critiques parlent d’un mix de Terrence Malick et d’Apichatpong Weerasethakul), le reste est parcouru par le néan. Façon de parler, encore une fois, pour dire que Reygadas filme pour du beurre. Du sexe dans des termes, des papotages entre mexicains, une apparition fantastique nullement justifié… Pendant presque deux heures, nous cherchons une accroche, un radeau auquel s'amarrer, dans ces paysages creux, laids, et ces personnages sans âmes, antipathiques et ennuyeux. 

Si tous ces éléments donnent undiscutablement une richesse à Post Tenebras Lux, il faudrait les inscrire dans un corps, et ainsi donner une vie à l’œuvre. Sans squelette ni cervelle, tous les clichés du film d’auteur (ou plutôt du film d'auteur cannois) y passe, pour au final aboutir en une orgie d’un ridicule sidérant. A fuir comme la peste. Post Tenebras : Tenebras


Jeremy S.


Fille du réalisateur (Rut Reygadas) 

Nathalia Acevedo

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