jeudi 16 mai 2013

Trance - Danny Boyle



Réalisé par Danny Boyle
Ecrit par Joe Ahearne et John Hodge
Avec : James McAvoy, Rosario Dawson, Vincent Cassel...
1h35
Sortie : 8 mai 2013

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Du plomb dans la tête

L'affiche et le titre semblaient traduire un petit film d'action de série B destiné à tout âge, et à un public plus ou moins hollywoodien. Le résultat n'en est malheureusement pas très éloigné. Si 127 heures ou Slumdog Millionaire restaient mineurs mais audacieux, difficile de retrouver Danny Boyle dans ce pseudo Inception dont le scénario à étages et à tiroirs non seulement malhabile mais aussi terriblement poussif aura du mal à convaincre nombre d'habitués au genre. 

Simon (James McAvoy), commissaire priseur, tente d'empêcher le vol d'un tableau de Goya aux enchères. Etant frappé par l'un des voleurs (le chef, Vincent Cassel), Simon se retrouve amnésique, et entre les mains des malfrats. Il devra alors les aider à retrouver le tableau en consultant une "hypno-thérapeute", Elizabeth Lamb (Rosario Dawson). A partir de là, le scénario commence à prendre plusieurs directions, si nombreuses que nous sommes déjà perdus au bout de trois quarts d'heures. Et comme Danny Boyle est un homme préssé et n'a qu'une heure et demie pour boucler son histoire,  chaque révélation nous est jetée à la figure, et épuisent plus qu'elles n'étonnent. 
Certains reprocheront à Trance de souffrir de la contamination Inception. C'est en effet un aspect de Trance désagréable, donnant l'impression d'avoir déjà vu mille fois ce scénario à poupée russes avec dix twists par minute pour aboutir au final à quelque chose de très simple, drôle, plat, et totalement inintéressant. Mais le génie de Christopher Nolan était bien de faire cogiter le spectateur. Boyle, lui, souhaite le divertir purement et bêtement, en prenant le risque de mettre en scène un scénario à failles, trop rapide pour être suffisamment bien compris, trop lourdingue dans ses révélations pour surprendre. 
Le casting n'arrange à l'évidence pas les choses. Vincent Cassel apparaît comme un ridicule méchant se prenant au sérieux (sans être drôle) et Rosario Dawson comme une "psy bombe sexuelle" n'ayant rien d'autre à offrir qu'une belle partie de jambes en l'air. Rassurez vous, James McAvoy, dans ce rôle rappelant fortement celui de Wanted (Timur Bekmambetov, 2008) assure comme victime principale de la machination. 

Quant à la mise en scène de Danny Boyle - là où elle pouvait sauver 127 heures (2010) - l'usage abusif de filtres, de plans desaxés, noient ses personnages dans un trip plus ennuyeux qu'hypnotique. Nous partions pour l'hypnose, nous sortons effectivement avec un mal de tête. Mais aussi avec une impression de déjà vu, plombant tout l'intérêt prometteur du film. 

Jeremy S.

Elisabeth Lamb (Rosario Dawson) et Simon (James Mcavoy)
   
Franck (Vincent Cassel) et sa bande


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